Les aventures de Prise de Chou et du Lapin Kougloff - 14
Ca devient très compliqué. Je n’aime pas trop la tournure que prend cette histoire.
Qu’on ne me dise plus qu’on ne rencontre que des branques sur Meetic !
Il y en a, certes, et pléthore… des Raouls de la plus belle eau, mais aussi des mecs bien, séduisants, intelligents, touchants.
Et pourquoi ont-ils tous l’idée saugrenue de débarquer en même temps ? C’est nul, niveau timing.
Je veux danser le tango, et me voici embarquée dans un quadrille.
Je n’ai pas le courage de parler de Lapin à Mieuvautard. Il est pourtant la raison qui me pousserait à refuser le rendez-vous, dont je connais par avance l’issue.
Si je ne dis rien, j’entame une relation annexe avec un homme que je respecte et auquel je mens dès le départ. C’est du joli !
Je regrette le temps où tout était simple et limpide dans ma vie. Y’a toi, y’a moi, et personne d’autre. J’ai du mal à m’adapter à ma condition de femme « libre ».
Moi si sage, j’ai vu le nombre de mes amants doubler en deux ans. Je peux maintenant les compter sur les doigts des mains… et des pieds.
Germain a peut-être raison, je devrais renoncer complètement, envoyer tout ce beau monde bouler, entrer au Carmel avec mon rosaire et mon chapelet en pépins de courge. Difficile quand on est athée pratiquante.
Alors je dis oui. Banzaï !
Comme prévu, nous passons la nuit ensemble.
Mieuvautard est un amant attentionné qui s’occupe plus de mon plaisir que du sien, ce qui est attendrissant mais vaguement dérangeant. Je crois qu’il faut garder une part d’égoïsme dans ce genre d’exercice, qui se pratique à deux et non tout seul au service de l’autre.
Il ne me quitte pas des yeux pendant toute la nuit, j’ai l’impression d’être une sorte de vestale à qui l’on rend un hommage dont elle est indigne.
Je rentre chez moi au matin, sur les rotules, et sous les quolibets de Lili.
- Alors, ton entraînement pour les JO du cul se passe bien ? Tu es satisfaite de ton nouveau coach ? Tu vises la médaille d’or dans quelle spécialité, exactement ? Le lancer de pèse-mou avec baleines ? Le saut à l’élastique sans slip ? La lutte gréco-romaine à oilpé ? Le grimper de rideaux ?
- La ferme, péronelle, tu me fatigues.
- JE te fatigue ? N’importe nawak, mère, il suffit de voir tes yeux bordés de reconnaissance pour constater que ta fatigue est d’une autre nature… pfff, c’est la teuhon !
Un peu quand même, oui.
Mieuvautard est reparti en vacances pour quelques jours et m’envoie moult textos gentils. Lapin est toujours dans la montagne et « pense à moi » en douce.
Ils reviennent le même jour, dans une semaine.
Le reste est à vivre, et à suivre.
Le début de l'histoire (vaut mieux lire dans l'ordre), c'est là.