Your Kingdom au camping

Fiston 1er revient définitivement du STO en décembre.

Adieu Frankfurt, guten tag Paris. Ou plutôt Courbevoie, et bonjour le camping à la maison.
Je suis plus une femme d’extérieur que d’intérieur, et la fabrication at home de chapeaux entraîne irrémédiablement un souk permanent. Coupons de tissus dans tous les coins, pelotes de laine, ciseaux, bobines de fil… et ma chambre est mon atelier, la machine à coudre trône à quelques décimètres de mon lit. Pas très déco tout ça.

Mes bibliothèques débordent de bouquins, et quand c’est la saison des brocantes, l’entrée est encombrée de tables pliantes, de cartons et sacs en tous genres.

Lili est pire. Je ne pénètre jamais dans sa chambre, ça me déprime. On peut à peine marcher, entre les fringues qui jonchent le sol, les disques éparpillés, le matos de maquillage écrabouillé. Elle ne range que lorsqu’elle attend la visite d’un fiancé. S’opère alors un transfert immédiat d’une tonne de vêtements vers la salle de bain, et c’est la fête à Heidegger !

Depuis qu’elle est à la fac, s’ajoutent au bordel ambiant : livres, papiers, agendas, stylos… partout. Dans la cuisine, dans le séjour, j’ai repêché le Harrap’s dans la salle de bains hier.

J’ai abandonné l’espoir de lui inculquer le goût de l’ordre et de la rigueur, en étant dépourvue moi-même.

Mais on survit, et finalement, on l’aime bien, notre caverne de Lili Baba.

Seulement là, avec le retour du fils prodigue, on va atteindre des sommets.

Je suppose que Cagolex va lui interdire l’usufruit du studio vide qu’il garde dans le 18ème arrondissement pour ses virées séminales dans la capitale. 1er va donc habiter dans notre séjour pour quelques mois.

1er est beaucoup plus ordonné que la branche féminine de la famille Chou, mais c’est un garçon, et qui dit garçon dit matos. Ordinateur, micros, guitares, basses, haut-parleurs… j’ai peur !

1er et Lili ont monté un groupe « Your Kingdom », assez virtuel pour l’heure puisqu’ils travaillaient à distance. Les choses vont se concrétiser dans les semaines qui viennent et ça promet du sport, du bruit, du bordel et des discussions sans fin.

Il compose la musique, elle définit la ligne de voix et écrit les paroles, sujet de fréquentes frictions entre nous. Si la musique et la voix de ma fille me plaisent, les paroles…euh, moins. Amours adolescentes déliquescentes, ruptures larmoyantes, incompréhensions neurasthéniques. C’est tristounet et trop simplet à mon goût. De quoi filer un nervous breakdown à François Fillon (ah, c’est déjà fait !).

-         Ben t’as qu’à faire, toi, puisque t’es plus maligne que tout le monde !

Faut pas me le dire deux fois. Après une heure à me pressurer le cervelas, je lui propose une œuvre pimpante et revigorante, sur le thème rebattu : Je te quitte.

Ca commence comme ça :

I’m fed up with you, boy

I’d rather get a sex toy

He’d love me through the night

He’d be my plastic knight

No jealousy, no tears, no bores

And a sex toy never snores…

Ca lui a pas plu. Tant pis.
François Fillon pleure.

J’attends le retour de 1er et l’apocalypse à domicile.

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