Plus de papier, Walter !
Dans trente ans, ma fille trouverait cette photo et dirait à ses enfants :
« Ah oui, je me souviens, c'était en 2009 ou 2010 ! C'est votre grand-mère avec Saute-Biniou, à l'anniv de votre oncle... »
Seulement, si l'on est envahi d'images, numérique oblige, les tirages disparaissent. Avec eux les albums souvenirs et les promenades nostalgiques sur canapé, à essayer de retrouver les sensations derrière les images, à caresser des visages chers et disparus sur des petits bouts de cartons jaunis, à imaginer la vie quotidienne des figés pour toujours...
Ce que je préfère dans la photo : les gens. Les portraits, les groupes, mis en scène ou capturés sur l'instant, sur le vif. Les natures mortes, les paysages, les animaux, c'est parfois très beau, je regarde ça comme un tableau plus ou moins réussi, mais ça ne me procure aucune émotion véritable. La photo moyenne techniquement d'un visage fascinant ou d'un échange de regards peut me fasciner durablement.
Je suis fumasse parce que j'ai vu l'autre jour dans Libé le compte-rendu d'une exposition parisienne : une américaine qui shoote le lumpen prolétariat autour de Detroit je crois. Je suis restée scotchée sur la photo d'une femme simplement assise au bord de son lit, avec ses gros chaussons en peluche et les yeux vides. Toute la pauvreté matérielle et intellectuelle d'un peuple en un cliché. J'ai oublié le nom de l'artiste... si quelqu'un voit de qui je veux parler, je suis preneuse.
Bon, c'est pas tout ça, je retourne à mes chapeaux. Je ne suis pas sortie depuis 2 jours, je ressemble à un fromage pas frais.
Pendant ce temps-là, d'autres se baignent à l'ouest. Pfff !
NB : Les photos, à part la première, ont été prises au pif sur gougueule. Elles n'ont pas de grandes qualités artistiques, mais elles attisent mon imagination.
PS - Je découvre juste maintenant que mon fiancé a casé une photo extrêmement licencieuse sur son blog bis, ici.
Je ne l'avais pas vue avant d'écrire cet article. Je parle de portraits, de visages créateurs d'émotion. La photo en question est émotionnante également, sans doute, mais elle parle plus à mon slip qu'à mon cortex, si vous voyez ce que je veux dire. Sacré Saute-Biniou ! ;-)))