Les tripes à la mode de blog
Y'en a certains, certaines d'ailleurs, plus, il faut bien le dire, qui bloguent de la tripe.
Qui perçoivent que la trip fumante fait vendre et qui balancent leurs intérieurs sur un étal 2.0.
Y'a du lecteur, forcément. Y'a du pathos, y'a du malheur, y'a du gémissement. C'est ça ou le cul. Le cul est vendeur également. Mais généralement, le Tripou souffre de manque de Cul, et le Cul souffre de manque de Tripou.
Le monde est mal fait.
Mais le monde regarde et est friand de Tripou et de Cul. Quand y'a les deux, damned, c'est la teuf au village ! Blogville est en joie !
Alors attention, le vrai Tripou se doit d'être toujours humide de larmes et sans distanciation aucune. Le Tripou c'est sérieux, c'est premier degré, on ne rigole pas avec le Tripou. On prend son kleenex et on s'en tamponne délicatement le coin de l'oeil, en compatissant mollement (et en kiffant grave puisqu'il y a plus malheureux, mal fichu, ou mal baisé que soit). Il est de bon ton de commenter longuement, en affirmant qu'on comprend, que c'est bien triste tout ça et que la vie est injuste, que le tenancier du Tripou mérite tellement mieux tant il est beau et méritant et victime de la vindicte hystérique d'un destin pervers...
Angoisse !
Il existe par contre des Tripou subtils. Sous une apparente légèreté, on perçoit la profondeur des sentiments, la tendresse, les failles et les blessures. Une sorte de pudeur impudique floute le Tripou et le rend sublime. Ce sont mes blogs préférés (avec les blogs de Cul - non, je plaisante !)