Gnan...
Journée particulière que ce mardi d’hiver, froid et pluvieux.
Je me suis réveillée avec une certitude : je suis amoureuse !
Bon, ça sentait le roussi depuis quelques temps déjà, mais là, c’est tombé comme une évidence, dès le réveil. Je n’étais pas dans le même état que d’hab.
Alors, pour celles qui ont oublié, ou qui ont mis une croix dessus (lourde erreur), j’essaye de décrire : allégresse cardiaque, sourire niaiseux qui pointe à la moindre évocation mentale de l’objet du délit (environ 60 fois/heure), légère absence dans la conduite des tâches, indifférence crasse aux cacous du quotidien, même s’il y a une sacrée merde dans le ventilo. Rien à péter ! Les ennuis, je leur crotte le poupou !
Je me suis donc levée avec une banane estampillée Miss Martinique sur les coups de 8h, ai salué Premier et Lili qui avaient le nez dans leur bol de céréales par un :
« Salut les nains, je suis amoureuse ! »
Réponses en vrac :
« Ben, vla aut’chose ! »
« C’est quoi encore ce délire ? »
« J’en étais sûre, c’est le gars du Boxing Day ! »
« Bonjour la daronne ! Elle sait plus quoi inventer… »
« Oh, c’est trop mignon ! »
« J’ai toujours eu envie d’un petit frère ! »
« Déconne pas, à ton âge tu maîtrises encore la fonction ? »
Ben non, justement, je ne maîtrise que dalle, et c’est ça qui est bon.
Je me suis préparée, toujours munie de mon sourire de crétine des alpages, puis me suis dirigée vers la Gare d’Asnières où Lili a si bellement vomi sur l’affiche de Brad Pitt l’autre jour (bien fait pour sa gueule).
Pas de trains. Du tout du tout. Grève surprise des conducteurs, parce qu’un connard a cru amusant d’en agresser un à Pellefroid-les-Queux hier, ou un truc dans le genre.
Bon. Dommage, je comptais faire de la gym rue des Martyrs-des-abdos-fessiers, because j’ai pris un bon gros kilo pendant les fêtes avec… gnan… sourire niais.
Pô grave, je vais aller chez le couèffeur, mes tifs ressemblent à un dessous de bras de mammouth. Et puis même si je suis fauchée, j’aime bien le couèffeur, parce que quand la dame elle me masse le cuir vechelu, je suis aux anges, Solange. Quand j’avais plus de sous, j’y allais souvent rien que pour.
J’arrive chez Francky la Provoque, on me dirige vers le bac, et une petite blondasse commence à me faire mon shampooing. Je me pâme d’avance, sauf que la blondasse est une nullasse et qu’elle me tire la tignasse, me fout du shampoo dans les quinquets, me rince à l’eau bouillante et me fait un soin massant en appuyant très très fort sur mon pauvre crâne comme si elle testait un camembert en béton dans le rayon frais.
Même pas énervée ! Une pensée à l’ouest et… gnan… sourire niais.
La merlane prend la suite et me demande quel genre de coupe j’envisage. Aucune idée, je lui dis de faire comme elle a envie, du moment que je ne suis pas obligée de lui faire la conversation pendant qu’elle œuvre.
Les merlanes, elles aiment bien ça en fait, qu’on leur mette le marché en main. Du style , ziva, prouve moi que tu es une pro et fais moi mieux que je ne suis arrivée en arrivant, et pendant que tu bosses, je me relaxe et… gnan…
Bon, une demi-heure plus tard, je sors, pas défigurée (mais même si elle avait raté son coup, rien à battre).
Je fais des courses, je rentre chez moi et je me dis que je n’ai rien foutu de la journée, et lui qu’est-ce qu’il fait… gnan…
J’essaye de faire du chapeau, faut produire, faut y aller, j’ai besoin de la moindre peseta que je peux gratter, je coupaille un peu de tissu, l’œil vague, je machine un brin, je file sur son blog, et… mega-gnan…