Mauvais movie - HULK
C’était mal barré d’avance, cette histoire.
Je suis arrivée dans la salle toute noire, je me suis assise où j’ai pu – y’avait un max de monde – et ça puait déjà. Un truc infâme et organique. Le pipicrotte, en fait, pour être parfaitement claire.
Alors moi, après avoir vérifié si je n’avais point de déjections canines sous les semelles (non, rien), j’ai discrètement sorti mon flacon de parfum et j’ai aspergé mon foulard pour me faire un snif discret toutes les 30 secondes.
J’avais peu dormi la veille, et j’ai donc tenté se suivre, à grand peine, les aventures prévisibles de ce mec qui se transforme en giga-crapaud quand il pique une rage.
Pauvre garçon ! C’est bien triste cette condition d’hypertrophie verdâtre à chaque caca nerveux…
Sa fiancée, une très jolie nana qui ressemble au chanteur d’Aerosmith en plus féminin (c’est sa fille !!! Ah, tout s’explique), essaye régulièrement de le calmer en lui disant « Brououououssse » d’une voix de praire énamourée. Ca marche moyen.
Le père d'Aerosmith est mon idole de quand j’avais 25 ans, William Hurt (que j’ai croisé il y a une dizaine d’années chez Champion rue de Clignancourt poussant son caddie, quant il était avec Sandrine Bonnaire – mais c’est une autre histoire que je ne vous raconterai pas car elle est tout à fait sans intérêt il faut bien le dire). Il a bien vieilli, le bougre, d’ailleurs, je ne rajeunis pas non plus, si ça peut le rassurer. Bon, il s’en branle avec un gant de crin, et tout le monde avec... bon, allez, je me fais un re-snif foulard, parce que là, ça daube le pipicrotte à fond, quand même.
Le mec qui se change en immondice quand il pète un boulon, c’est Edward Norton. Moi, j’aime bien Doudou, mais dans ce film, il a un peu trop souvent tendance à se changer en batracien. A un moment, il commence quelques frivolités corporelles avec Aerosmith. On se dit in petto, ah chouette, enfin du cul, ça va nous divertir, parce que déjà que ça pue, on s'ennuie quand même un peu, là. Et ben que dalle, Doudou sent monter la pression et il nous gratifie d'une pella interrompta, il laisse Aerosmith pantelante sur son plumard, sans même avoir l'élégance de lui offrir un sex toy pour qu'elle se finisse toute seule. Pas une fesse, pas un nibard... Marc Dorcel, reviens, ils sont devenus mous !
Snif foulard.
Et puis alors, y’a le méchant. Il est anglais d’origine russe, le gars, vous dire s’il cumule les handicaps ! Pôv chou ! La maffia à coupole + la perfide Albion, c’est beaucoup pour un seul homme. Ils ont chargé le scénar à donf, les hollywood boys. M’enfin, normal, il est puni cagibi à la fin, il se transforme en crapaud-buffle aussi, avec une option arrêtes de poisson dans le dos, ce qui le rend encore moins sexe que Doudou, et c’est pas peu dire.
Bon, vers la fin, ils se battent en duel à la loyale, genre western dans la rue poussiéreuse devant le saloon, sauf que c’est à New York et qu’ils se balancent des taxis jaunes dans la gueule.
Punaise, ça pue vraiment le pipicrotte – snif foulard.
J’ai dû lâcher l’affaire à un moment, quand j’ai sorti les yeux de mon foulard, j’ai vu un gros truc vert avec le bras en l’air, j’ai cru qu'Aerosmith s’était elle aussi changée en grenouille, mais c’était juste la statue de la liberté.
A la fin, j’avais du trop sniffer, j’ai vu Robert Downey Junior (qui commence à faire dans le senior aussi, dommage pour lui et pour le plaisir des yeux) qui proposait la botte ou je ne sais what à William Champion.
N’importe quoi, ce navet, et puis je ne suis pas trop branchée odorama, si on me demande mon avis. Les crapauds, ça pue !
Les lumières se sont rallumées. Je me suis rendue compte que j’étais assise juste à côté de l’entrée des wawas.
J'aurais du apporter une bombe de Wizzard au lieu de gaspiller la moitié de mon flacon de Chanel. Ca finit par faire chérot le crapeau !