RAOUL - Le Boubou 3

Publié le par PRISE DE CHOU

Je suis bien embêtée… franchement, aucun enthousiasme. Par curiosité plus que par envie, je finis par accepter.

 

RDV Porte Maillot – 20h30

 

J’ai failli appeler trois fois dans l’après-midi pour décommander, et puis non, me voilà dans un temple du crustacé, avec une petite robe noire et des escarpins. J’aurais bien complété la panoplie avec un collier de perles, mais je n’en ai pas.

Boubou est là avec ce soir un Tshirt lambda sur un jean lambda. Adios la chemise ultra bright.

Héhéhé… on a cherché à se mettre chacun au diapason de l’autre, et du coup, on s’est croisés !

Bon, c’est parti. Plateau de fruits de mer géant, des flots de Coca light pour lui ( ?), un verre de blanc pour moi (c’est très peu, mais je n’ose pas demander plus, de peur de passer pour la pochtronne de service).

Ca cause fluide. Raoul est cultivé, pas avare de confidences sur sa vie-son œuvre. Tout va pour le mieux, bien qu’aucun trouble papillonnaire ne vienne perturber ma dégustation maritime.

J’ai l’impression de participer à un repas d’affaire plutôt sympathique.

Il est 1 heure du matin quand nous quittons la table. Raoul m’offre son bras et me mène vers son char allemand – non, pas un panzer.

Je me demande ce que je vais faire s’il tente un truc.

Très honnêtement, j’ai pas envie, mais je suis devenue depuis peu une fille facile. Pas du genre à barguigner pour coucher le premier soir, à minauder des heures avant de dégrafer mon soutif. Qui aurait pu prévoir ça il y a quelques années !

Raoul est un boubou, certes, mais un boubou cool. Et puis sur le plan ethnologique, ça peut être instructif, mais j’ai pas envie…

J’ai bien conscience que ce type doit être l’image même du spécimen rare que nombre de femmes rêvent de rencontrer, et que je suis une chieuse de première, mais j’ai pas envie…

On approche dangereusement de chez moi.

C’est alors que Raoul se lance dans le récit de son dernier exploit professionnel. Comment il a brisé une grève dans l’usine dont il était responsable, l’humiliation qu’il a infligé à cette bande de nazes. Ses yeux pétillent, il jubile.

Et moi je souris. Plus d’hésitation, les stalinocoques ont décidé pour moi.

 

Allez, Boubou, va jouer aux billes sur l’autoroute. Je te file mes calots rouges.

 

Publié dans RAOUL

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L
confidences pour confidences Danielle! Qu'est-ce que tu disais sur la première impression déjà ? en tout cas tu es admirable pour ne pas te contenter des clichés et chercher malgré tout chez l'autre sa véritable nature... bon, ben là, force est de constater que le courant ne pourra pas passer si je puis dire... t'inquiête, des rencontres, on en fait tant dans une vie, que celle-ci mérite pas qu'on s'y attarde, et surtout ne range pas la petite robe noire, je suis sûre qu'elle te va à merveille...
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P
<br /> Je l'ai rangée, la petite robe noire, j'ai pensé qu'elle n'était pas tout à fait appropriée pour le concert de Motorhead aux Vieilles Charrues ! Mais je la ressortirai... compte sur moi !<br /> <br /> <br />
S
Ben là comme ça plus aucun doute possible....
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P
<br /> Never sleep with the ennemy !<br /> <br /> <br />
Z
Ah ben oué là c'est pas le drapeau blanc qu'il a sorti ... =)
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P
<br /> Non, c'est la muletta ! Et vu que je suis ascendant taureau...<br /> <br /> <br />