Pauvre petit fils riche
J'ai pris un pot hier soir au Cercle avec un type d'un genre que je fréquente peu.
Le genre né avec une cuiller en argent dans la bouche. Riche. Pété de thunes. Plein aux as.
Il se partage entre sa maison normande, son chalet de Chamonix et son sublime appartement situé, bizarrement, face à l'Alcazar, tout en supervisant la réfection de l'hôtel particulier parental situé également à Asnières.
On a parlé une petite heure. J'étais curieuse de voir la vision qu'un nanti a du monde, moi qui suis plutôt anti.
On a tort de s'en faire. Le monde est merveilleux. Jamais les hommes n'ont été aussi libres.
La politique n'a plus aucune influence sur notre vie, l'économie et les entrepreneurs ont pris le pouvoir, chouette.
La civilisation occidentale s'effondre mais après tout, nous avons régné pendant 2 000 ans, c'est au tour des chinois de prendre les commandes ! Bon l'Afrique est condamnée, mais bon...
Paris, c'est fini, ce n'est plus que la banlieue pauvre de Londres et Berlin, la province de Milan.
L'emmerdement, c'est qu'il a un contrôle fiscal. Il a rendez-vous lundi prochain à Bercy avec ses avocats.
L'emmerdement, c'est qu'il aimerait avoir quelqu'un avec qui partager son appart, son caviar et son pognon, il se sent seul.
Il avait autour du cou une chaîne en or avec une croix de premier communiant. J'ai trouvé ça touchant et un peu ridicule.