Zeste
Zeste, c’est la prems. Je suis tombée sur son île par hasard, tout au début, en surfant solitaire sur le vent des blogs.
Elle lançait un concours de « moments de solitude », et comme je venais d’ouvrir une rubrique similaire, je lui ai envoyé mon histoire du Gland Bleu.
Je suis arrivée deuxième, si mes souvenirs sont bons, derrière une certaine Lilith. Une arrachée du bocal au langage plus vert qu’un scout mort au fond des bois.
Du coup, je suis devenue une habituée de Lilith, de la Salamandre aussi, une infirmière au grand cœur d’artichaut dont je regrette aujourd’hui encore la disparition virtuelle, elle soigne à l’autre bout du monde.
Comme je ne connaissais personne, je me suis servie des liens du Zeste pour explorer son univers et me créer d’éventuelles accointances. Sur sa liste de gauche, il est certains blogs que je déteste franchement, tout en consensus mou et bande à plat. Le genre qui fait dans la diatribe saignante et virulente : la guerre, c’est pas bien ! La misère, je suis contre ! L’injustice, c’est injuste ! Sans dec…
Mais il en est d’autres qui sont toujours dans mes favoris.
Zeste est donc mon « accoucheuse » virtuelle.
Pourtant, elle est très jeune. 23 ans d’après mes fines déductions (en plus elle l’a dit, ce qui facilite le calcul !)
Comment je la perçois ?
Une petite fille tendre et vive, qui se coltine quelques valises bien trop lourdes pour elle. Jean Valjean l’a laissée choir, ce sale con, et elle a bien du mal à porter tout ça.
Elle fait contre mauvaise fortune bon cœur et cache ses grimaces derrière de grands sourires, le poids trop écrasant derrière la légèreté du propos.
J’ai pour elle une affection quasi maternelle. Ce qu’elle raconte ne m’intéresse pas toujours, on a tout de même un fossé générationnel bien costaud et je ne suis pas là pour passer la brosse à reluire, mais quand elle se dévoile un peu et qu’elle laisse transparaître ses fêlures, j’ai très envie de la prendre dans mes bras et de lui murmurer : t’en fais pas, mon petit Zeste, ça va s’arranger.
Je suis suffisamment cul-cul la praline, comme ça ? Et ben tant pis, parce que c’est vrai. Et qu’en plus, je suis contre la guerre, la misère et l’injustice aussi. Merde !