Rendez-vous sur le port - 2
Alors il s'est passé quoi à la Bastille où c'est qu'on aime bien Nini peau de chien, elle est si belle et si gentiiiilleu !
Je sens que vous frémissez d'impatience. Ah non, c'est de froid ? Ben oui mais faut pas s'étonner, on est quand même début mai, faut pas rêver non plus...
Tiens, mercredi, à la Bastoche, au début il faisait juste gris, après, il a plu comme bovin qui se lâche la vessie sans même essayer de te la faire prendre pour une lanterne ! Le déluge.
Tu me diras, qu'est-ce que t'en as à talquer, tu n'as pas défilé, social-traître ! Suppo de Zitoire (un facho inconnu, collons-lui un cierge) ! Frigide ! Bal à Jo !
Non, finalement je n'ai pas défilé.
A la Bastille, pas plus de Nini que de beurre en branche.
La lutte finale, le grand soir et ses accessoires étaient couverts par des discours, des luttes, des revendications exotiques qui nous semblaient loin de nos préoccupations, même si la terre est aujourd'hui un village mondial et patin et couffin et comme quoi rien n'est plus comme avant quand le monde n'était pas un village mondial. Mais ça, c'était avant.
Nous nous sommes donc propulsées vers le Boulevard Bourdon (bzzzz). Captain Glouglou habite en ces lieux, dans un somptueux monocoque tout pourrave, sur les quais du port de plaisance de Paris. La classe. Ou presque.
Nous nous avançons sur le Boulevard Bzzz, et je passe un coup de fil à Glouglou. Chouette, il répond... il arrive... il nous rejoint... le voilà !
Pas très grand, mais pas rikiki quand même, une vraie belle gueule de marlou intelligent avec de la brillance dans les quinquets et un sourire franc.
On se fait la bise, je fais les présentations : "Machine, voici Machin, Machin, voici Machine" et notre triumvira(go)t décide de bouder la sociale et d'aller plutôt visiter le port de plaisance via une expo géante d'art moderne qui se tient sur les quais (97,5 % de sombres merdes, mais en même temps, qui suis-je pour en juger !).
Il nous fait monter dans son raffiot, petit, très campinge à l'intérieur, pas du tout le yacht d'Onassis, très loin. Il nous dit :
- Bon les filles, vous voulez boire un truc ? J'ai du thé, du coca ou du whisky.
On prend du thé, lui un mélange des deux autres liquides.
Il sort de son placard branlant deux verres à moutarde avec la moitié de l'étiquette (AMOR...) encore collée dessus et nous balance un sachet de Lipton avec de l'eau chaude.
Et on cause, on rigole, on remue du prose sur le clapotis fluvial.
Il nous raconte un peu sa vie sentimentale. Il ne supporte pas de vivre en couple, il a essayé de 1970 à 1973, et il a totalement arrêté depuis. Il vit sur son bateau depuis 20 ans, il a bien un petit appartement rue de la Roquette, mais il préfère le louer et rester à quai, y'a plus d'ambiance. Par contre, pour les nanas, c'est pas terrible, c'est qu'elles veulent leur confort et que les douches sont sur le quai, justement !
Il est incroyablement nature, il ne cherche pas à faire de l'esbrouffe, à se survendre, à se la jouer. Il est drôle, aussi.
Une heure plus tard, nous prenons congé, et Machine ma copine me dit qu'il lui plaît.
Bon.
Phase deux.
J'ai parlé à Captain Glouglou de ma saga des Raouls et de l'oeuvre immarcescible qui en a résulté : "Va jouer aux billes sur l'autoroute". Il veut lire.
Le soir même, j'envoie une copie de la chronique par mail, en le remerciant lui et AMOR... de leur hospitalité.
Jeudi matin, mail. Il adore les Raouls qu'il a lus d'une traite, et me signale que Machine ma Copine ne le laisse pas indifférent, que si éventuellement je pouvais lui glisser son 06, à condition qu'elle ne l'envoie pas jouer aux billes sur les Maréchaux !
Ils ont rendez-vous dimanche...
YES !!!
Vais-je réussir la première mission de mon entreprise de Draguerie naissante ? Suce pince !!!!