Deux révélations
Sans doute la plupart d'entre vous connaissent-ils (et surtout t'elles) les deux choses qui viennent de révolutionner ma vie. Pour moi, c'est tout récent.
Depuis 57 ans*, je pleure telle Sainte Blandine devant Clarence von Daktari en épluchant les oignons,
et je tords le nez tel Karl Lagerfeld devant une contrefaçon C&A en faisant cuire les membres de ma famille : chou, chou-fleur, romanesco, broccoli et mon petit neveu de Bruxelles. Parce que franchement, ça pue !
Or donc !
Pour les oignons, on peut les acheter surgelés, OK, mais si vous êtes roots et si vous faites votre marché, faut éplucher, faut s'y coller et toc, les grandes eaux, les paupières jambonneuses, le nez qui gratte - ou coule. Martyr !
J'ai un truc ! Qui marche ! J'ai testé !
Vous êtes là, dans votre charmante cuisine, un couteau à la main, prêts à affronter une armée de bulbes hargneux, qui ne demandent pour leur sacrifice qu'une vallée de vos larmes.
Vous dégainez alors l'arme fatale. Une allumette ! Vous vous collez icelle crânement entre les dents, et la Saint-Barthélémy peut commencer. Vous resterez de marbre, pas de pitié, pas de mouillette oculaire. Un miracle !**
Seconde situation bien chiante : le parfumage intensif de toute la maison quand on décide de faire du chou. Ca schlingue sa mère comme c'est pas possible, et l'odeur languit et perdure au-delà du raisonnable, voire du supportable. L'homme, les enfants, les amis qui déboulent chez vous à l'improviste se demandent si vous n'auriez pas par hasard une crise aigüe de flatulences offensives. C'est très gênant.
C'était très gênant.
Maintenant, je balance mes neveux de Bruxelles à la flotte... avec un bouchon de Liège. Entre belges, ils se démerdent, et le bouchon absorbe toutes les effluves. Youpi !
Avec ces deux astuces à la con, ma vie a changé. Ca pue bon chez moi et je n'ai plus les paupières en capote de fiacre quand je fais la cuisine. Une révolution !
* Oui, 57 ans. Au saut du berceau, j'épluchais déjà les oignons et faisais bouillir du chou !
** Evitez d'allumer l'allumette. Vos poils de nez vous en remercient...