Flirting with disaster

Publié le par PRISE DE CHOU

Bon, quand ça veut pas rigoler, ça fait franchement la gueule !

Ce soir je devais passer voir une expo et croiser la Catouche rencontrée dans l’ouest il y a une quinzaine lors de l’anniversaire surprise de l’Irrésistible Robert Guano, puis voir Betsy, une amie chère (mais elle fait des prix).

Recouverte de plusieurs couches de graisse de phoque et munie de raquettes à neige (Paris est entré dans l’ère glaciaire depuis quelques jours), je me glisse péniblement han-han jusqu’au train, puis au métro. Autant vous dire que les transports avec raquettes, c’est pas de la roupie de Véronique Sansonnet.

Arrivée à la station Concorde, je comprends l’inanité de ma tentative… des centaines de péquins agglutinés sur les quais, on aurait cru l’exode, qui avec une poussette à gniard, qui emmitouflé dans une écharpe du PSG, qui avec un verre dans le nez.

Le métro qui n’arrive pas, tout le monde pousse dangereusement vers les voies. Le métro qui arrive, tout le monde pousse dangereusement en tassant vers le fond ceux qui voulaient descendre. Pas moyen de monter, mes raquettes coincent dans les portes. 2 rames, 3 rames, je suis toujours sur le quai, l’heure passe et je commence à en avoir ras la chapka.

Coup de fil. Betsy annule, elle a mal aux dents, aux seins, au foie ou je ne sais où. Faiche. Et moi je n’arriverai jamais à temps à l’expo.

Demi-tour, métro, train, chez moi. Ouf ! Je me déséquipe, racle ma couche de graisse de phoque à l’aide d’une pelle à tarte et me résigne à passer la soirée at home, comme une conne.

Ma fille, qui avait un rendez-vous avec un Arthur de Neuilly (fréquentations douteuses, elle est sur la mauvaise pente) vient de se prendre un lapin royal. Elle est là, revêche, dans son pyjama en pilou des Pyrénées. On fait une belle paire de nazes, toutes les deux.

Du coup, et comme j’en veux à Betsy, je vais le faire l’article sur le flirt, parce que Betsy, c’est la reine de l’allumage, la déesse de la chaudière à refroidissement instantané.

L’œil papillonnant, la main frôleuse, le rire perlé, des spécialités qu’elle a rôdées et peaufinées tout au long de son existence.

Ca marche du feu de Dieu, elle aurait tort de s’en priver !

Moi, ça m’agace prodigieusement. OK, c’est pas méchant, ça mange pas de pain ni de fromage, mais ça me hérisse.

Pourquoi ?

-         Elle ne va jamais au bout. Elle laisse sa victime très tendue du kangourou, la langue déroulée artistement sur la moquette – c’est dégueu et ça fait désordre.

Ca suffit à son bonheur. Elle a testé avec succès son pouvoir de séduction, le reste n’a aucun intérêt. Elle plie les gaules, royale, nimbée dans ses voiles de vertu aguicheuse et son indifférence.

-         Ce petit jeu me semble tellement codifié et prévisible que s’y livrer ou s’y soumettre me semble dénoter d’un manque absolu d’originalité. Certaines ont un don inné et commencent de bonne heure, mais, toutes, arrivées à un certain stade, comprennent comment manipuler les messieurs. Sur quel bouton appuyer, quelle ficelle tirer pour obtenir le résultat escompté.

Il suffit de suivre le petit manuel de la séductrice à 3 balles, délivré gratuitement avec tout cerveau femelle et rabâché régulièrement dans la presse à pétasses. « Comment se comporter lors du premier rendez-vous », « Montrer ses jambes ou son décolleté, ou les deux ? », « Prendre l’air fasciné quand il vous raconte ses anecdotes ultra-chiantes », etc.

Je ne comprends toujours pas comment les types, aveuglés sans doute par le gonflement de leur marsupial, tombent régulièrement dans le panneau. A moins qu’ils n’aiment ça.

-         Je ne sais pas faire. Alors, bien sûr, j’entends déjà le chœur des pintades de l’allumage glousser… elle est jalou-zeu, elle est jalou-zeu !

On se calme dans la basse-cour. Sachez que la jalousie ne fait plus partie de mon vocabulaire ni de mon circuit interne depuis le 19 septembre 1980. J’avais fait tellement fort ce jour-là que ça m’a vaccinée pour tout le restant de mon existence. Vraiment. Je peux avoir mal, pleurer, me morfondre, mais être jalou-zeu, c’est fini, hors service.

Je ne sais pas flirter, et je n’aime pas ça. On peut bien entendu considérer ça comme un aimable marivaudage, un jeu de la séduction… j’ai connu des Raouls très fortiches dans l’exercice (j’ai vu à travers si rapidement qu’ils sont allés jouer aux billes sur l’autoroute plus vite que leur ombre). Il y a évidemment le pendant masculin dans le genre. Seulement, le mâle, quand il allume, il espère aller jusque sous la couette.

Moi c’est pareil ou presque. Quand j’embrasse, je couche.

Autant vous dire que j’embrasse avec parcimonie !

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
"Tendu du kangourou"... je la ressortirai celle là...^^<br /> Sinon, concernant le flirt, c'est intéressant quand les 2 parties jouent le jeu. Evidemment, si l'un des deux espère qq chose, c'est un peu malsain voire cruel...
Répondre
P
Chriss - comme quoi la plus allumeuse n'est pas la plus coucheuse. Moi, allumer, je ne vois pas l'intérêt si ce n'est pas moi qui éteint. Et puis je laisse aux hommes leur rôle de chasseur. Ceux qui ne me chassent pas, donc ne s'intéressent pas à moi, et bien, qu'ils s'intéressent à d'autres, je ne suis pas masochiste, je n'essayerai pas de les séduire.<br /> Mac - Parcy Mony c'est comme Money Penny dans les films de James Bond. En gros, ça veut dire, je viens écraser le crabe avec toi la semaine prochaine...<br /> MC - En gros, il se passe quelque chose ou que dalle... alors pourquoi jouer à des jeux à 2 balles ? Quand il y a base, il y a base, sinon, c'est juste une histoire de c...
Répondre
M
Le problème, c'est qu'en jouant un rôle pour séduire, on fausse le jeu... et partir sur des bases faussées, je ne sais pas si c'est la meilleure chose...
Répondre
M
Pas jalouse, c'est encore une qualité en plus à ton palmarès ! Et en plus on la partage ! <br /> C'est vrai que manipuler un mec, ça doit pas ètre bien difficile... <br /> PS : C'est pas Catouche, c'est Catounouche. T'as perdu une syllabe dans le métro ?<br /> RePS : Je suis pas jaloux, mais quand même c'est qui cette italienne, Parcimonie, à qui tu roules des gamelles ?
Répondre
C
alors tu as de la chance de ne pas être jalouse ! moi je peux devenir super chiante<br /> allumer, je sais faire aussi<br /> coucher, j'voudrais bien !<br /> le plus alléchant(si j'ose dire), c'est la conquête. Quand le gars est conquis d'avance, qu'il tombe tout rôti dans le bec c'est moins excitant !
Répondre