Du rab de macarons
Une petite pensée pour Monsieur Macaron qui va passer une journée pénible aujourd'hui.
Ca n'a rien à voir avec lui, à part le titre. J'ai pondu ça à Noël dernier (je devais avoir une sacrée pêche !)
La Dame à l’aise est pressée. Elle trottine à toute allure, ses talons cliquètent sur le bitume. Elle sort de chez Ladurée, le roi du macaron. C’est hors de prix, elle s’en fout, mais elle est furieuse, elle a fait la queue une heure, quand même. Du temps elle en a pourtant, plein de temps, trop de temps parfois. Mais pas ce soir. C’est Noël et elle reçoit sa famille, 12 bouches à ladurer.
Ca n'a rien à voir avec lui, à part le titre. J'ai pondu ça à Noël dernier (je devais avoir une sacrée pêche !)
La Dame à l’aise est pressée. Elle trottine à toute allure, ses talons cliquètent sur le bitume. Elle sort de chez Ladurée, le roi du macaron. C’est hors de prix, elle s’en fout, mais elle est furieuse, elle a fait la queue une heure, quand même. Du temps elle en a pourtant, plein de temps, trop de temps parfois. Mais pas ce soir. C’est Noël et elle reçoit sa famille, 12 bouches à ladurer.
Et sa fille Anne-So, 28 ans, ramène un fiancé potentiel… On n’y croyait plus ! Tous les autres sont convenablement appareillés depuis longtemps, mais Anne-So faisait de la résistance. Le garçon semble prometteur, conseiller en com auprès du Ministère de la Culture, ou de l’Agriculture, elle ne sait plus. D’ailleurs, elle s’en tape, il pourrait être éleveur de lamas ou sculpteur sur chipolata, du moment qu’Anne-So est casée !
Il faut que tout soit parfait. La Dame à l’aise trottine de plus belle, l’esprit tout à ses préparatifs : le traiteur, les cadeaux, la robe, le plan de table, cette conne de Nadège à qui il faudra sourire, l’éleveur de lamas qu’il faudra séduire…
Oups, qu’est-ce que c’est ? Ah ! Répugnant ! Elle vient de marcher dans un ruisseau d’urine.
Le coupable est là, sous une porte cochère, un chien improbable et miteux, posté à côté d’une femme plus affaissée qu’assise, sans âge, emmitouflée dans des lainages jaunis, un bonnet informe enfoncé sur les oreilles. Un visage à faire peur, parcheminé, rougeaud, des yeux vagues.
La Dame à l’aise est soudain moins à l’aise. C’est Noël, il fait très froid. Elle sent monter en elle un élan irrépressible et généreux. La larme à l’œil, elle éventre un paquet de macarons, et en dépose un, en offrande, devant la femme en haillons.
La Dame à l’aise est soudain moins à l’aise. C’est Noël, il fait très froid. Elle sent monter en elle un élan irrépressible et généreux. La larme à l’œil, elle éventre un paquet de macarons, et en dépose un, en offrande, devant la femme en haillons.
Pas de réaction, pas un regard, pas un merci, rien.
La Dame à l’aise s’éloigne, un peu vexée, un peu en colère, un peu plus à l’aise en fait.
La Dame à l’aise s’éloigne, un peu vexée, un peu en colère, un peu plus à l’aise en fait.
Sur le trottoir, la femme au bonnet prend délicatement le macaron entre ses doigts rougis et l’offre à son chien.