Une burne dans la brunoise

Publié le par CHOU

Série blondes à pellicules cette semaine, puisqu'hier, Mac et moi avons chaussé nos cothurnes, revêtus nos plus beaux atours et, poudrés de frais, mouchetés de soie, sommes allés présenter nos Derniers adieux à la Reine d'un certain Benoît Jacquot.

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Bien que n'étant nullement un oiseau parleur de l'ordre des Psittaciformes, il est beau Jacquot, et sa pellicule frôle le chef d'oeuvre.

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La blonde, cette fois, c'est Marie-Antoinette, aux premiers jours de la révolution. Quand la cour sent qu'il y a une roubignole dans le consommé et qu'il est fort possible que le port de la perruque et du chapeau lui soit inutile dans pas très longtemps si elle ne se carapate pas rapido vers des cieux moins radicaux.

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Nous sommes bien loin ici du traitement branchaga de Mademoiselle Coppola, lourd comme une tonne de macarons pistaches, avec musique du fiancé de Mademoiselle Coppola, clins d'oeil anachroniques (on balance une paire de Converse dans les escarpins en dentelle... c'est sensé signifier quoi ?), avec une fraîche amerloque élevée au grain dans la cour de la ferme dans le rôle titre, un genre de Miss Piggy à perruque.

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Je suis sortie du film de Mademoiselle Coppola sans culotte, avec des idées de final cut très personnelles.

Mais revenons à nos perroquets.

C'est ici la divine Diane Kruger qui Queen. Grâce, finesse, beauté, et une ombre d'accent teuton qui finit de crédibiliser l'interprétation. 

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Nous sommes le 14 juillet 1789. Elle ne se rend pas compte tout de suite qu'il y a une bourse dans le velouté, la Toinette... elle continue à se préoccuper de fanfreluches, et de son amour désespéré pour Madame de Polignac, une très jolie salope qui la fait marcher à la braguette.

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Toinette a une petite lectrice, Sidonie, fraîche et rose, dingue de la Reine comme un troupeau de collègiennes en chaleur à un concert de Tokyo Hotel.

Toinette en joue et en profite, tour à tour aguicheuse ou méprisante, chaleureuse ou froide.

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Pendant ce temps, les courtisans de Versailles grouillent dans le château et s'affolent. Des rats qui cavalent et se télescopent dans les couloirs sombres en se demandant s'il est temps de quitter le navire, vu que ça se confirme, nous sommes le 16 juillet 1789, et il y a bien une balloche dans le bouillon !

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Bon, je ne vous raconte pas tout, sinon vous n'irez pas voir et ce serait fort dommage.

Vous manqueriez la subtilité de l'histoire et ses correspondances consternantes avec la situation politique actuelle, les décors somptueux, les costumes ravissants, le son des pas précipités des courtisans dans la Galerie des glaces, les lumières tour à tour caressantes et crues...

 

Il est beau, le Jacquot !

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Publié dans Mauvais Movie

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C
<br /> Jean-François Laguionie n'est pas étranger à Le roi et l'oiseau, c'est Paul Grimault qui l'a amené à faire de l'animation.<br />
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C
<br /> <br /> Ah ah... du coup, ça m'intéresse !!!<br /> <br /> <br /> <br />
N
<br /> J'avais pas détesté le Coppola, dans son genre. Mais celui-ci me tente aussi. Merci!<br />
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C
<br /> <br /> Elle vous en prie !<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Mais que dit Macaron ? Y a aussi Louis XVI dans le même film ! Oh ! Que des têtes connues !<br />
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C
<br /> <br /> Que les têtes, oui... que les têtes !!! <br /> <br /> <br /> <br />
H
<br /> @ Christophe : oui ,n'est ce pas ? C'était si...profond...<br />
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C
<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> @ Hélène : j'ai aimé ton commentaire interrompu que d'ailleurs j'avais cru complet.<br />
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C
<br /> <br /> Il se suffisait déjà à lui-même, en effet !<br /> <br /> <br /> <br />