Tende il y aura des hommes !
Tende ! Pittoresque bourgade des Alpes Maritimes.
Ah ! Tende !
Tende amour, Tende beauté, Tende exotisme, Tende désir...
Les habitants de Tende ne sont pas les Tendeurs, ni les Tendus, encore moins les Tendons ni les Tendrons vue la moyenne d'âge. Non. Ce sont les Tendasques.
2000 Tendasques fantasques dans cette riante commune où l'on aime la fête et le jeu.
Tout au long de l'année se succèdent concours de boules, bals populaires, lotos avec paniers garnis, vins d'honneur, célébration de Sainte Estelle, qui resta pucelle une heure, oui, une heure, lors d'une troisième mi-temps de soule en 1636.
Et chaque année, l'EVENEMENT pour lequel tous les Tendasques bisquent : le Championnat International de Crapette.
On vient de tous les coins du département avec un jeu de 52 cartes flambant neuf et encore scellé de sa cellophane protectrice, pour participer à l'épreuve Reine de Tende.
Le combat est sans merci, les parties sauvages, les challengers assoiffés de victoire.
Lors de ces matchs, qui peuvent durer des jours, voire des nuits, on organise de brèves pauses pendant lesquelles des en-cas macrobiotiques sont servis par des moines bouddhistes acheminés par avion pour l'occasion.
Part belle est faite au gluten, peu calorique mais nourrissant, sous forme de seitan, roti, bouilli, en salade ou en sorbet. Parfois en brochettes, mais plus rarement. En papillottes, jamais.
La municipalité étant fort pauvre, chaque impétrant au titre de Crapetteur de l'année est prié d'apporter, avec son jeu de cartes, 500 grammes de seitan, qui seront cuisinés par les importés en toge orange.
C'est pourquoi il n'est pas rare d'entendre les anciens conseiller à leur champion sur le départ :
JEU NEUF, ET PAS A TENDE SANS SEITAN !
Voilà donc l'explication que cherchait en vain Madame de Coe sur l'expression : Je ne vais pas attendre 107 ans.
Non, ne me remerciez pas. C'est tout naturel.