Sim à la carte
Sim, ça vous dit quelque chose ?
Non, pas la carte. Non, pas le jeu vidéo. Non pas le futal qui te suce la cuisse, d'ailleurs c'est slim...
Allons, allons, auriez-vous oublié ce comédien si frêle qu'on aurait pu le croire victime de l'art Jivaro tant il ressemblait à un ouistiti desséché.
Vous l'avez certainement adoré dans son plus impayable rôle : l'éducateur - libellule Phalempin dans le "chef d'oeuvre" de Michel Audiard : "Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais elle cause".
Bon bref, je te le scoope :
Il n'a pas toujours eu ce physique XXXS. Bien au contraire !
Né en 1926 dans les Hautes Pyrénées, il abandonne très vite la carrière de berger quasi inhérente à la région, sa pilosité étant trop rare.
Comme c'est un grand gaillard taillé comme une armoire (et oui !), il pratique le culturisme dès l'âge de 16 ans.
On dit même qu'il serait à l'origine de la vocation d'Arnold Schwarzenegger, qui avait dans sa zimmer moult posters de SIM, raccourci pratique pour Superbe, Immense, Musclé... les qualificatifs élogieux que lui balançait à tout va le milieu gonflette à l'époque.
Mais... car il y a un mais, mais il n'y a pas de car, on est sur un blog, pas dans un abribus.
Sim vit un drame tragique à l'âge de 23 ans.
Il est au faîte de sa gloire ! Il parcourt le monde pour exposer son physique extraordinaire urbi et orbi. Il est adulé par les foules, on scande son nom dans les stades, les femmes se crêpent le chignon pour avoir ses faveurs.
Mais Sim est un pur, voire un prude. Il garde sa virginité bien au chaud dans son slobard en latex pour LA femme qu'il aimera.
Un jour, à Dresden, RDA (et oui, c'était très avant 89, ma poule), il LA voit.
Elle est grande, blonde. Ses yeux sont bleus myosotis, sa mâchoire est carrée, elle est championne de natation et se rase tous les jours.
Sim est amoureux. Fou.
Mais Gudrun von Ribenstahl s'en tamponne le coquillard. Elle lui préfère un philosophe maudit à chemise blanche et torse glabre dont le fils, plus tard, fera une carrière enviée dans l'hexagone.
Sim souffre. Sim pleure. Et Sim se met à boire.
Il rentre à Paris. Abandonne l'entraînement, vit la nuit et erre de bar en bar.
Une métamorphose extraordinaire intervient petit à petit. En 5 ans de beuverie et de fréquentation de lieux interlopes, Sim le superbe rétrécit, se recroqueville, devient méconnaissable.
Il devient pratiquement un exemple à ne pas suivre. L'un de ses compagnons d'errance, se sentant aspiré par la même spirale fatale, aurait même déclaré :
Les bars à Sim m'étriquent !