Le discours de la méthode
Hier, à l'heure où l'aube n'est qu'une étincelle dans l'oeil du crépuscule et où Marie devait commencer à perdre les eaux, nous sommes allés, mon sublime et moi, bras dessus bras dessous de bras, au cinématographe l'Alcazar, sis dans la bonne ville d'Asnières.
On y donnait une oeuvre du Sieur Cronenberg, qui ne fait généralement pas de la petite bière, comme son cousin Kronenbourg. Vous souvient-il de La Mouche et autres History of Violence et Existenz du meilleur aloi.
Nous étions fort peu dans la salle, le vulgus pecum farcissant des dindes ou massacrant des bivalves.
Mon sublime était assez émoustillé par la présence au générique de Keira Knightley, une jeune britannique de 15kgs850 au regard de sole effarouchée dont le plus grand rôle demeure "Coco Mademoiselle" (y'avait plus de U sur le clavier du publicitaire, ce qui gâte le message, il aurait pu remplacer coucou par hello !, que sais-je). Bref cette charmante comédienne de parfumerie se montre dans le film conforme à sa réputation : charmante et vide. Son petit minois frémissant de furet affolé peine à transcrire les affres que traverse son personnage et l'on a l'impression pénible lorsqu'elle doit exprimer la montée d'un désir dévorant, qu'elle cherche simplement à retenir une discrète flatulence.
J'avais quant à moi grand hâte de voir sur l'écran le bouillonnant Michael Fassbender, qui déchire la race de sa mère, il faut bien l'avouer. Point de bouillon ici, ou alors tiède et au tapioca. Le garçon traverse le film en serrant les miches, comme s'il se sentait poursuivi par un féroce toucher rectal. Lui et son comparse, le très tapioqueux Vigo Mortenssen, ont en outre bénéficié de soins capillaires d'exception, je suppute la présence de lamas dans l'équipe coiffure, qui leur crachaient chaque matin sur la calebasse pour assurer une raie bien droite.
J'ai du m'endormir à un moment, bercée par la logorrhée lancinante, en pensant que l'option "film muet" aurait été une idée merveilleuse. Un film sur la psychanalise filmé façon "The Artist" et sans un mot... ça c'est novateur et créatif !
Un moment d'exception toutefois, qui m'a remplie d'aise et que j'ai positivement a-do-ré !
La fin du film. Parce que c'était la fin.