La vague sombre - 4
Marianne est dans le lit, les bras en croix, les larmes coulent toujours, la vague est retombée. Ne restent plus que la douleur et la jalousie féroce qui la dévore maintenant.
Quand Pierre lui faisait "l'amour", elle ne ressentait rien, mais imaginait Marc avec la script. Elle avait la bande son. Bande. Son. les soupirs, les gémissements, les bruits du corps qui sont ridicules quand ils sont vains, creux, organiques, juste libératoires.
Elle est belle cette fille ? Comment elle s'appelle ? Quel âge elle a ?
Marianne n'a même pas un soupçon de culpabilité vis à vis de Pierre. Elle s'est servie de lui pour faire "1 à 1 - balle au centre". Servie de lui, mais bon, il en a profité, mal, mais profité quand même. Elle n'est pas loin de penser que tous les mecs sont des bites ambulantes et que rien n'est sacré pour eux.
Elle refuse de penser aux serments, aux fusionnages post coïtum, aux regards pourtant si clairs et si émus. Marc ? Pauvre mec !
C'est de la merde tout ça.
Elle n'arrive pas à dormir. Il est 3 heures du matin maintenant, et elle ne dort toujours pas. Alors elle fait sa valise.
Elle se sent froide et déterminée. Sa valise bouclée, elle part.