Jamais une sans deux...
La nuit s'avance et les ombres envahissent le camping.
La touffeur du mois d'aout et la haute teneur en alcool du pastaga de l'apéro ont laissé Jean-Pat sur le flanc.
Il repose là, sur sa chaise longue en plastique siglée Conforama. Un bob perché sur le sommet du front cache ses yeux clos.
Je l'observe, frémissante et admirative. Il est magnifique, félin et testostéronien à la fois. Le mâle est beau dans son sommeil.
Un filet de bave mousseux et aérien coule des commissures de ses lèvres purpurines, s'arrête une seconde à la pointe de son menton viril et s'égoutte langoureusement, lentement, sur la toison pectorale qui lui a valu le surnom envié de « Saint-Maclou » aux Flots Bleus.
J'aimerais, tel ce filet fluide, parcourir son corps en un trajet languide et sensuel.
Mon regard s'attarde sur le tatouage bleuté de son vaillant biceps. « Fuck les tongs ». Jean-Pat est un rebelle, en guerre perpétuelle contre les conventions liberticides. Il ne porte que des sandales ecclésiastiques, tressées à la main à Saint-Nicolas de Brioude par des moines aveugles et dyslexiques. La pureté de son engagement étreint mon coeur d'une émotion où se mêlent ferveur et désir fougueux.
Son abdomen aux rondeurs moelleuses se soulève à chaque respiration. Je n'ose porter mes yeux plus bas. Ce sera pour plus tard, dans l'intimité de notre caravane, lovés sur notre couche dont j'ai réalisé le couvre-lit moi-même, au crochet, avec des restes de laine chinés ça et là.
Nous nous aimerons alors, avec passion... pendant 5 bonnes minutes, sous le regard impavide de Dick Rivers. Son portrait au fusain nous suit partout, il est notre ange gardien, notre porte bonheur, notre Matmut de la félicité.
Ensuite, le corps repu et l'âme sereine, je m'endormirai aux côtés de Jean-Pat, non sans m'être enfoncé une bonne paire de boules Quies dans les cages à miel.
C'est quoi cette grosse daube, vous demanderez-vous ?
C'est la teuf du slibou ou quoi, elle a craqué ? C'est pas faux.
Mais vous pouvez craquer vous aussi. Aiguillonnée par LA PESTE, j'ai participé au concours de nouvelle érotique ici que tu appuies là où c'est souligné.
Mais je suis totalement incapable d'écrire des trucs cochonnou-panpan. Du coup j'ai recyclé une coquillette destinée à titiller Charles-Hédiard qui m'avait insultée (il avait prétendu que j'étais une sorte de baba cool... dans ta face, C-H !)
Toi qui sais décrire le bruit du bas qui file sur la jambe fuselée, le chuintement du préservatif qui... enfin tu fais comme tu veux, mon gros Chonchon ! Good luck !