Encore un coup de théâtre !
Il est amer, le spectacle de l'amour à qui en est privé.
Le privé en question reste toutefois spectateur, le coeur baigné de fiel... comme on ne peut s'empêcher de gratter une mauvaise démangeaison, jusqu'à s'égratigner la peau.
Il s'est amusé aux débuts de la représentation. L'entrée en scène des comédiens était inhabituelle et cocasse. La naissance de leur relation inattendue et surprenante.
Hélas, la pièce, avec le temps et l'installation de cette improbable affection, a pris une tournure décevante. De primesautière et spontanée, elle a sombré dans un classicisme plan-plan, une re-crue des sens désuète, voire déplacée pour un casting quinqua.
On a même parlé de mariage, où va-t-on ? Les auteurs auraient-ils consommé du bisounours au goûter ?
Le spectateur est las, tant il est vrai qu'un bon spectacle se crée sur une bonne intrigue. Quelque soit le support, théâtre, cinéma, littérature, le sujet universel est toujours le même : "C'est l'histoire d'un mec qui a des emmerdes".
On n'y échappe pas. Essayez et vous verrez.
De l'Odyssée au dernier chef d'oeuvre de Marc Lévy en passant par Ordet et Singing in the Rain. Des emmerdes ! Pas d'emmerdes, pas de scénar !
Le spectateur se faiche grave. Il espère le rebondissement velu, il se prend à rêver :
- IL l'a trompée ! ELLE le découvre et, fumace, se tape un plombier est-européen avant de rectifier le portrait de l'infidèle à coups de démonte-pneu.
ou
- ELLE lui ment depuis le début. ELLE ne l'aime pas mais cherche à se faire épouser pour recouvrer un statut social respectable qui dissimulera ses horribles turpitudes. ELLE est zoophile et partage fréquemment et nuitamment la niche d'un Golden Retriever Boy de Neuilly.
ou, là ce serait le top
- Il est rattrapé (mais vite, hein, on s'emmerde !), par la bête à pinces qui l'avait mordu l'année précédente. ELLE souffre, elle pleure. IL est courageux et magnifique.
C'est tragique, c'est beau le malheur, c'est rassurant à contempler, on se sent mieux, on en redemande, on biche !
Le spectateur s'impatiente. Il pousse même des gueulantes.
Cet affligeant spectacle ne sied guère au Théâtre Blogos, où le bonheur ne se donne en représentation que dans les décors pailletés et luminescents qui ont fait la gloire de leur créateur, M. Gif.
C'est quoi cette pièce à la mormoilneu ? Quand on n'a pas de jolies emmerdes à partager, on a la décence de fermer sa boîte à cam (gratt gratt) ! C'est immonde cet exhibitionnisme mielleux, c'est dégueulbif à voir (gratt gratt) !
Est-ce que j'expose mes histoires de coeur et de cul, moi (gratt gratt) ?
Non, Dieu m'en garde, je suis un être vertueux, digne, et mes histoires... euh, enfin... euh, c'est pas mon genre (gratt gratt) !
La plaque de démangeaison est maintenant rouge vif.
Une minuscule goutte de sang perle sur la peau labourée. Là où l'ongle du spectateur furieux s'est enfoncé dans la chair.
Il a la haine maintenant.
Et comme disait Mazarin, qui en avait dans la tête autant que sous la soutane :
"Si quelqu'un te manifeste sa haine, sache que ce sentiment est toujours authentique, à la différence de l'amour, la haine ignore l'hypocrisie".
Rideau.
Le privé en question reste toutefois spectateur, le coeur baigné de fiel... comme on ne peut s'empêcher de gratter une mauvaise démangeaison, jusqu'à s'égratigner la peau.
Il s'est amusé aux débuts de la représentation. L'entrée en scène des comédiens était inhabituelle et cocasse. La naissance de leur relation inattendue et surprenante.
Hélas, la pièce, avec le temps et l'installation de cette improbable affection, a pris une tournure décevante. De primesautière et spontanée, elle a sombré dans un classicisme plan-plan, une re-crue des sens désuète, voire déplacée pour un casting quinqua.
On a même parlé de mariage, où va-t-on ? Les auteurs auraient-ils consommé du bisounours au goûter ?
Le spectateur est las, tant il est vrai qu'un bon spectacle se crée sur une bonne intrigue. Quelque soit le support, théâtre, cinéma, littérature, le sujet universel est toujours le même : "C'est l'histoire d'un mec qui a des emmerdes".
On n'y échappe pas. Essayez et vous verrez.
De l'Odyssée au dernier chef d'oeuvre de Marc Lévy en passant par Ordet et Singing in the Rain. Des emmerdes ! Pas d'emmerdes, pas de scénar !
Le spectateur se faiche grave. Il espère le rebondissement velu, il se prend à rêver :
- IL l'a trompée ! ELLE le découvre et, fumace, se tape un plombier est-européen avant de rectifier le portrait de l'infidèle à coups de démonte-pneu.
ou
- ELLE lui ment depuis le début. ELLE ne l'aime pas mais cherche à se faire épouser pour recouvrer un statut social respectable qui dissimulera ses horribles turpitudes. ELLE est zoophile et partage fréquemment et nuitamment la niche d'un Golden Retriever Boy de Neuilly.
ou, là ce serait le top
- Il est rattrapé (mais vite, hein, on s'emmerde !), par la bête à pinces qui l'avait mordu l'année précédente. ELLE souffre, elle pleure. IL est courageux et magnifique.
C'est tragique, c'est beau le malheur, c'est rassurant à contempler, on se sent mieux, on en redemande, on biche !
Le spectateur s'impatiente. Il pousse même des gueulantes.
Cet affligeant spectacle ne sied guère au Théâtre Blogos, où le bonheur ne se donne en représentation que dans les décors pailletés et luminescents qui ont fait la gloire de leur créateur, M. Gif.
C'est quoi cette pièce à la mormoilneu ? Quand on n'a pas de jolies emmerdes à partager, on a la décence de fermer sa boîte à cam (gratt gratt) ! C'est immonde cet exhibitionnisme mielleux, c'est dégueulbif à voir (gratt gratt) !
Est-ce que j'expose mes histoires de coeur et de cul, moi (gratt gratt) ?
Non, Dieu m'en garde, je suis un être vertueux, digne, et mes histoires... euh, enfin... euh, c'est pas mon genre (gratt gratt) !
La plaque de démangeaison est maintenant rouge vif.
Une minuscule goutte de sang perle sur la peau labourée. Là où l'ongle du spectateur furieux s'est enfoncé dans la chair.
Il a la haine maintenant.
Et comme disait Mazarin, qui en avait dans la tête autant que sous la soutane :
"Si quelqu'un te manifeste sa haine, sache que ce sentiment est toujours authentique, à la différence de l'amour, la haine ignore l'hypocrisie".
Rideau.