Bienvenue dans le brutal !
Le "brutal", en parigot, c'est le métro, à cause des secousses. On dit aussi le "dur" (je dis ça pour les ploucs qui n'ont même pas de réseau ferré sous terre dans leur Ploucville-Mornetrou*)
Hier soir, partie vers 16h de la gare de Vannes - qui me fait sourire quand j'y arrive et grimacer quand j'en repars, je détraine à Montparnasse, me tape la totale du quai - voiture 20. Pour arriver au coeur de la gare, c'est 5 minutes de gymkhana avec ta valbombe à roulettes qui dérape dans les virages, un slalom géant entre les mamies qui trottinent, les amoureux qui se bécotent, les trolleys de bagages, les grincheux qui s'engueulent, les accros qui ont dégainé la tige de 8 et le briquet, fébriles, dès la haute marche du wagon descendue.
C'est toujours un choc. J'ai peur de me provincialiser. J'ai quelques minutes d'adaptation avant d'entrer complètement dans le flot et de reprendre mes habitudes de capitalienne.
Descente dans le métro. Navigo. Escalator. Ligne 13. Pas de place assise. Je continue ma lecture de JE PRENDS RACINE de Claire Castillon, un livre offert par une fille que j'aime bien malgré ses origines sub-loiriennes et qui me plonge dans des affres de questionnement quant à ma féminitude, m'enfin j'y reviendrai peut-être.
Brutalisée comme il se doit, je démétrotte à Saint Lazare, trouve un train illico pour Courbi et m'affale dans le brutal final, un peu saucée il faut bien le dire.
A peine le potron posé sur la moleskine déchiquetée, j'entends derrière moi une voix de dinde qui pérore au téléphone. Haut et fort. Je me retourne discrètement pour zieuter l'engin. Une vingtenaire sans charme, pas désacnée totalement, qui cause à sa Maman.
Bon, je raconterai la suite demain (bonjour le suce-pince insoutenable !), je vais faire des moules pour Lili et moi ce soir, faut que je gratte la bête !
* Je BLAAAAAGUE !