Amer
J'ai lu un Djian, dans le train. Incidences.
Ca faisait un bout de temps que je n'avais pas ouvert un bouquin du gars Philippe, même que j'avais lâchement abandonné sa saga Doggy Bag en plein milieu. Un peu lassée. Un peu écoeurée. Pas vraiment passionnée.
Je ne sais exactement comment qualifier ce bonhomme, et son talent. Parce qu'il a du talent.
Peut-être la clairvoyance et la façon chirurgicale qu'il a de fouiller dans la souillure inhérente à notre humanité. Je ne dis pas humanité au sens "peuples du monde", mais fibre, tissu, mécanique de chair et psyche de l'humain (j'ai bien conscience de m'exprimer avec maladresse et je ne suis pédante que parce que je peine à trouver les mots...)
Les personnages ? Tous des éclopés, des addicts, des traînards de casseroles...
Tous obsédés par le sexe et n'atteignant jamais le bonheur qu'ils y cherchent.
Pas tout à fait aussi désespéré et désespérant qu'un Houellebecq, plutôt un Philip Roth à la française, en moins drôle.
Je ne sais comment dire plus imagé, ce type écrit avec du foutre amer.
C'est parfois très beau.