D day on Courbevoie beach
Pas sortie de la maison, aujourd'hui. Pas bougé le chien. D'abord parce qu'il fait un temps de chiottes, on se croirait à Bordeaux ou à Charleville Mézières, c'est tout dire, et puis parce qu'il est des journées qui démarrent laborieuses et qu'on se laisse bêtement entraîner à bosser comme des mules toutes la journée.
J'ai commencé par faire mollement la pile de vaisselle laissée par mes nains à trempouiller dans l'évier, puis j'ai vu des taches moches sur la cuisinière, j'ai saisi mon produit d'entretien qui sent le savon de Marseille (c'est tout ce que j'aime chez Marseille, l'odeur du savon, parce que leur équipe de foot et leur accent à trois balles, bon, c'est pas mon gros trip). Finalement, avec mon pote qui pue le marseillais, j'ai nettoyé la moitié de la maison. Y'a plus que l'autre moitié à faire, du coup...
Je me suis branchée sur mon compte sur le net. Ca pue pas le marseillais, ou alors le marseillais très fauché. Je me suis rappelée que j'avais une brocante le 14 à Rueil Malmaison qui pourrait me sortir du bourbier ambiant, et que je pourrais peut-être vendre quelques productions maison. Je me suis donc attelée à la fabrication de couvre-chefs ultra seyants pendant tout le reste de la journée. Là j'ai mal au dos, aux yeux, ma machine à coudre est lasse et réclame une révision à grands clics, mais ça va pas être possible tout de suite. Tiens bon, ma choupette, me lâche pas juste quand tu m'es indispensable, silteup.
Je remets ça demain all day long, avec une pause citoyenne. J'ai réfléchi très dur, je sais ce que je vais voter. La liste Cohn Bendit Joly (pas Sylvie, l'autre). Y'avait hésitations, moultes... mais en l'état, je ne me sens pas la pêche pour voter socialiste. J'ai tellement voté « utile » en me rongeant le foie ces derniers temps que je ne puis m'y résoudre une fois encore.
Et puis faut dire que j'ai toujours aimé Daniel Cohn Bendit. Et son dernier affrontement avec Bayrou m'a confortée dans cette coupable affection. Moi j'aime assez qu'un type balance à un autre : « Tu seras jamais président, t'es trop minable ». Ca casse très net sur la langue de bois ambiante, et c'est tellement la vérité, en plus. Mais bon, ça n'engage que moi et les autres qui pensent pareil.
Autrement, j'ai reçu un mail sympa de l'un de mes employeurs qui me déclare que je suis top comme Directrice Artistique et qu'il pense bien à moi pour la prochaine fois où y'aura besoin. J'espère qu'il y aura besoin très vite, ça m'arrangerait, d'autant que je suis en renouvellement de statut « intermittente du pestacle » et que nous sommes passés d'Assedic en Pôle Emploi, autant dire de Charybde en Scylla et que ma situation marseillaise qui pue risque de virer à la toulonnaise qui daube.
A part ça, mon fiancé me manque. Serais-je attachée à cet olibrius improbable qui écume les plages nudistes west coast en faisant admirer son anatomie à des matheuses calculatrices ? C'est une évidence absolue.
Mais ça demeure bien bizarre cette histoire, je ressens un manque, certes, mais de jalousie aucune. Que ce passe-t-il donc ? Une nouvelle race d'amour ? L'irruption d'une certaine sagesse ? Un je m'en foutisme cardiaque ? Une absolue zenitude sentimentale ?
C'est cool !