Le baveux idéal
Je n'aime pas tout le monde.
Love and peas, oui, mais parfois grosse tarte dans la gueule. Certains ont sur moi des vertus urticantes immédiates. Au premier regard, toc, les boutons surgissent.
Exemple : le baveux caricatural. Un concentré de tout ce qui m'agace dans cette profession, par ailleurs tout à fait noble et franchement passionnante.
Il cause sur RMC, que je n'écoute pas, mais je l'ai vu l'autre jour par hasard sur BFM TV. Il interviewait Marie-Georges Buffet (pas mal ton nouveau look, MG, soit dit en passant).
Jean-Jacques Bourdin.
La gueule de l'emploi... style baroudeur blanchi sous le harnois, qui a vu des choses avec ses yeux et entendu des trucs avec ses oreilles, je te raconte pas... mais comme lui est justement payé pour raconter, il raconte et surtout, il se la raconte.
Infernal, le Boubour. Même face à un lombric ou au Dalaï Lama, il ne pourrait pas s'en empêcher, super baveux. Et toc, je te coupe la parole toutes les 15 secondes , histoire de faire entendre ma voix testoradiophonique surpuissante.
Toute idée qui point dans son cortex est bonne à exprimer ici et maintenant, sans délai, même si son interlocuteur, quel qu'il soit, développe un argument intéressant. Il s'en fout, Boubour, il faut qu'il case le fruit des entrailles de sa tête.
C'est lui le grand maître du crachoir, lui la vedette de son show, qu'on finit par percevoir comme un pénible solo de branlette en modulation de fréquences.
Il n'est point question de prôner ici un journalisme servile, oh que non. Mais les baveux qui tirent la couvrante pour se draper dans leur égo surdimentionné... yerk.
Vive Nicolas Demorand, vive la France Inter !