Pognemolle
J’ai décidé de prendre un peu soin de mon enveloppe charnelle. Hé, maintenant que j’ai un FOF (Fiancé Officiel Facebook), faut soigner le matos.
Je me suis donc rendue chez le Docteur Pognemolle, dermato de son état, pour soumettre à sa sagacité professionnelle quelques problèmes véniels qui entachaient ma splendeur naturelle, i.e. un vilain bouton noir sur le bide et quelques vaisseaux claqués sur le haut de la joue gauche (le pinard ?)
- Ah, Madame V., vous n’êtes pas venue me voir depuis (consultage d’ordi)… 4 ans !
- Non, c’est pas possible ! Comment ai-je pu résister si longtemps au plaisir de te filer un chèque de 80 boules, mon amour ?
- Alors, qu’est-ce qui vous amène ?
- Ça là et ça, là.
- Rien de bien méchant, allongez-vous, on va réparer les dégâts.
Et toc, c’est parti. Pognemolle ceint son auguste front d’une lampe de mineur high tech, enfile ses préservatifs à doigts, s’empare d’un bouzin mystérieux et tout pointu, et commence à m’attaquer par la joue gauche.
- Ca va peut-être piquer un peu, dit-il tout en me perforant sauvagement. Ça va ?
- Moui… Arrête immédiatement, gros malade, ou file moi une gorgée de gnôle et une ceinture en cuir que je serre entre les dents puisque tu opères à l’ancienne, façon far west.
- Ayé, c’est terminé. Vous n’êtes pas douillette, vous, j’ai des patientes qui hurlent parfois. Alors le ventre maintenant. On va vous enlever ce vilain Scropholupus Anavarié. Attention, là ça risque d’être un peu plus douloureux.
- Euh… une petite piquouse anesthésiante dans la région peut-être ?
- Pas la peine, ça ne sera pas long et vous êtes courageuse.
- Mais euh…
Il se saisit d’un machin inquiétant et tranchant et me saute sur le Scropholupus bille en tête.
Fils de pute ! Aboule la gnôle ! Ce con est en train de me torturer le bide à vif… j’ai maaaal ! Je serre si fort les mâchoires que mes ratiches rentrent de 3 centimètres dans les gencives. Je me retiens de lui envoyer ma giroflée à 5 branches en travers de la figure et de lui faire avaler son matos de torture.
- Ayé, c’est fini. Rien d’autre ?
Il m’ausculte centimètre par centimètre, on sent qu’il est lancé, pépère, il en veut, il a envie de trouver de quoi assouvir sa soif de raisiné.
- Vous avez une petite tache dans le cou, là…
- Oui mais non, celle-là elle me plaît, je souhaite vivement la garder si vous n’y voyez pas d’inconvénient.
- Ah, vous êtes sûre ? Sinon, je peux vous l’enlever tout de suite.
- C’est pas la peine, merci Docteur. Il a envie de m’égorger, c’est net, pourtant ce n’est pas la période de l’Aïd !
- Faudra revenir me voir pour cette tache, hein. Allez, c’est 80 euros.
- Merci Docteur, au revoir Docteur.
Et je me retrouve dans la rue avec la tronche en biais, les passants me regardent bizarrement. Je dois ressembler à la petite sœur battue des frères Bogdanov. Mais Pognemolle m’a rassurée, dans une dizaine de jours, il n’y paraîtra plus. Quand les croûtes seront tombées… Faut souffrir pour être laide.
Tout autre chose.
Miss Rainette, la sublime bordelaise, lance une opération intéressante et généreuse. Les filles, allez faire un tour sur son blog et rejoignez le mouvement. Il est des pays où l’on n’a nul besoin de prendre soin de son visage, il est perpétuellement couvert.
Encore autre chose.
Merci pour vos suggestions d’article n°400… vous êtes tous de dangereux malades et je ne sais comment concilier toutes vos pathologies en un seul billet. Pfff… enfin, je l’ai bien cherché, c’est tant pis pour ma gueule.
Une dernière chose.
La tenue d’un blog nuit-elle gravement à l’amitié ? Il semblerait que oui, parfois. Je vais réfléchir à la question. Je passe plus de temps devant mon ordi qu’à me préoccuper de mes amis et ça c’est nul.