Des pièges et écueils de la prose érotique
C’est quoi cette manie de vouloir faire des blogs de fesses ?
Pourquoi vouloir mettre des mots sur des parties de chabite ? Coucher ses coucheries sur ordi ?
Attention, c’est pas un reproche, hein, juste une interrogation.
Surtout que l’exercice peut se révéler hardu (cul) et tangent, entre l’eau de rose de bidet mondain et la crudité-jambonneau.
C’est alors que Gaétan, sentant sa mâlitude turgescer, me glissa tendrement au creux de l’oreille :
Avez-vous lu Proust, Nadège ? Que diriez-vous d’un cattleya impromptu sur le velours pourpre de ce sofa ?
Votre fragrance délicate m’enivre et je sens monter en moi la sève dévastatrice de l’extase.
Votre poitrine opaline appelle la caresse, vos lèvres purpurines le baiser. La courbe de vos hanches n’est pas sans m’évoquer le chant mélodieux de la mandoline napolitaine à trois cordes dans le crépuscule d’une touffeur estivale.
Un désir impérieux me submerge, Nadège !
Ah, vestale des sens, dévoilez enfin le secret de votre temple de chair, je saurai l’honorer, l’adorer, ma divine…
Après becter, Gégé avait la gaule des grands soirs.
Il m’arracha mon tablier, mes gants Mappa et ma casquette Ricard en braillant :
Josy, on baise ! Et pi pas plus tard que tout de suite, pasque faut pas freiner le molosse.
Tu me rends maboule avec tes gros roberts et ton dargif moelleux.
Allez Maman, fais pas ta sucrée, tu finiras la vaisselle après, merde !
Tu vas voir ce que tu vas prendre !
Il m’entraîna derrière la caravane…
Bon, décidément, ne sachant quel style adopter, je laisse l’exercice à d’autres, plus doués pour compter fleurette et conter la bagatelle !