Tout pour la moujik

Publié le par PRISE DE CHOU

On en entend de la musique, dans le métro !

Y’en a pour tous les goûts, du pire au meilleur.

Le grand classique : l’accordéonneux serbo-roumain-croate qui vient taper l’incruste dans un wagon bondé – Boyour Monsieur Madame – et qui massacre :

1°) L’amant de la Saint Jean

2°) Les yeux noirs

3°) La vie en rose

en 2 minutes 3 dixièmes, puis qui passe dans les rangs en vous écrabouillant les ripatons, un bonnet crado à la main – Pour la mouillik, pour la mouillik !

Il y a aussi la chanteuse solitaire qui entonne a capella une scie suraiguë et indéterminée. Désengorgement immédiat des cages à miel les plus obstruées par vibration douloureuse du tympan.

S’il m’arrive de donner quelques fifrelins à certains porteurs de piano à bretelles, aux Castafiores, jamais que dalle. J’aurais plutôt envie de leur coller un débouche-évier sur la tronche pour les empêcher de sévir.

Parait que pour être chanteur métropolitain, faut passer un exam à la RATP… il est évident que les deux catégories susnommées sont des francs tireurs !

Par contre, à Châtelet, on voit du pro, de l’estampillé, de l’officiel.

D’abord, ce magnifique ensemble à cordes qui fait vibrer son Mozart dans les couloirs et insuffle un vent de magie dans tout ce gris.

Los incas, aussi, que j’aime moins, voire pas du tout, les flûtiaux andins me filent des vergetures. Mais pour les amateurs du subcontinent amerloque, les adorateurs de lama sans Serge, ça doit le faire.

Et puis, et puis… les ruskofs ! Mes préférés. Les balalaïkas, les violons, les voix ultra graves. Je reste plantée là, les poils aux garde à vous, les genoux tremblants. Je serais un mec, ils me fileraient une gaule olympique !

Quand je m’arrache enfin à la transe, l’émotion me poursuit jusqu’à Saint Lazare (ligne 14), où je redescends aussi sec.

Il y a toujours là un aveugle à radio-cassette qui joue exclusivement et en boucle le répertoire complet de Michel Sardou.

Ca calme.


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A
hé hé hé !<br /> Mais si, c'est pareil, ç'aurait été drôle si tu avais dit qu'il passait du Vanessa Paradis tout la journée ;o) hihihi
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M
Mais... Le pire, c'est que ça reflète tellement la réalité que j'ai l'impression d'y être ^_^<br /> <br /> En bonne provinciale, ça fait partie des choses qui me plaisent dans le métro parisien...
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L
Je suis peut-être maso (en plus d'être nympho;) mais j'adore le métro pour ça:/
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P
Audrey tu faiches... oui c'est vrai, c'est du Brassens qu'il passe, l'aveugle, mais Brassens, c'était moins drôle que Sardouille. J'ai menti, et toi tu me mets le nez dedans. On peut même plus raconter des salades pépère maintenant, pfff...
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A
euh... l'aveugle il écoute plutôt du Georges Brassens, ce qui est bien différent. Ou peut être ne l'ai-je croisé ques les jours pairs (et les impairs, il écoute Sardouille ?!?)
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