France-Angleterre
3,50 euros la place de cinéma. Un véritable pousse au screen !
Refusant énergiquement de me fader le dernier Batman et plus encore Mirrors, navet d’horrors que Lili voulait m’infliger, je me suis précipitée sur « Be Happy », le petit anglais de Mike Leigh qui semblait mieux me correspondre au teint.
Qu’est-ce que ça raconte, ce navet ?
Une institutrice à la bonne humeur aussi résistante qu’un morpion dans les chausses du bas-clergé prend des cours de conduite avec un barge en s’esclaffant, se beurre comme un petit Lu en se fendant la pipe, se fait voler sa bicyclette dans un fou rire, sauve un enfant en danger en se tenant les côtes, fait du bateau dans Hyde Park avec un air de ravie de la crèche… épuisant.
C’est paradoxal, mais on a envie de lui coller deux baffes pour qu’elle arrête de se marrer cinq minutes. Je suis sortie de la salle avec l’œil torve et la dent grinçante. Je m’imaginais en colocation avec Miss Smiley, au bout d’un mois, défenestration assurée. Et puis, soit je n’ai rien compris à la substantifique moelle de l’affaire, c’est une possibilité, soit ça ne veut pas dire grand-chose, ce truc. Bon, les comédiens assurent, Sally Hawkins mérite la palme d’or Labello tant les commissures de ses lèvres ont dû souffrir à force de chatouiller ses oreilles.
Hier, rebelote, avec ma cousine Germaine.
Ne sachant trop que choisir, nous jetons notre dévolu sans enthousiasme, sur « La fille de Monaco », sorti il y a quelques temps déjà.
Qu’est-ce que ça raconte, ce navet ?
Un avocat parisien aussi brillant que coincebarre se déplace à Monaco pour plaider dans une affaire de meurtre très coton, si coton qu’on lui colle un garde du corps qui le suit partout. Il se fait alpaguer par la super cagole locale, qui a la cuisse légère comme une plume, les dents qui rayent le bitume, et deux neurones qui jouent au ping pong dans la calebasse. L'histoire est bien ficelée, le trio époustouflant. Lucchini, on nem ou on nem pas, fait son numéro sans démesure, Roschdy Zem impec, et Louise Bourgoin !
Bon sang, je comprends maintenant que tous les mâles bavent en évoquant son nom, ou plutôt sa plastique. Elle est parfaite, cette grande gigue, et je ne sais quelle est l’étendue de son registre, mais cagole atomique, elle fait très bien !
France 1 - Angleterre 0
Ca change ! C’est tellement souvent l’inverse…
A part ça, je devais déjeuner avec Monex pour régler deux trois affaires avant son départ pour le sud. Il me téléphone le matin à 9 h pour me dire qu’il ne peut pas sortir de la journée. Il s’est fait enlever un grain de beauté sur le visage et est complètement défiguré. Je propose de lui rendre visite. A-t-il besoin de quelque chose ? Non, rien.
J’arrive chez lui en pensant être confrontée à Elephant Man. Non, rien, une petite bosse ridicule sur la pommette avec un pansement par-dessus. Monex s’enfonce de plus en plus dans un narcissisme étonnant… une vraie cagole en kilt ! Tiens, je le rebaptise. Cagolex.