On partage ?
Déjeuner avec Monex et les enfants (moins l’expat’) dans une petite pizzeria du 18ème.
On ne l’a pas vu depuis six mois. Il vit maintenant dans le sud, pas loin de St Trop.
Il a vendu notre appartement (sur lequel je n’ai pas touché un radis) et touché un héritage conséquent. Il est riche et oisif, s’est acheté une voiture de sport, un loft de luxe qu’il loue et qui lui rapporte mucho pépettes.
Nous sommes tous trois contents de le revoir, on lui saute au cou. Il est si bronzé qu’il navigue entre le chocolat et l’orange.
Il raconte son quotidien :
Piscine, muscu.
Il se tire la bourre avec des Porsche et autres luxueux véhicules sur les routes du sud.
Baise. Il vit en ce moment avec une jeune femme et son fils de 8 ans, qu’il tient à distance, pas question pour lui de jouer le rôle du père pour cet enfant. Il multiplie les aventures en parallèle, toutes les femmes lui sautent dessus, dit-il, et ce succès le ravit mais l’épuise.
Il porte toujours un kilt, et fait croire aux indigènes qu’il a des origines écossaises (rions, j’espère que personne ne lui parle anglais, il serait férocement embarrassé).
Il est très heureux là-bas et ne serait pas remonté à Paris s’il n’avait eu quelques papiers à régler (merci pour les enfants, au moins ils sont rassurés, ils ne lui manquent pas trop).
Il s’enquiert de ma vie sentimentale. Je n’ai pas envie de vivre avec un mec ? Je lui rappelle que je vis avec ma fille, elle est à ma charge, je m’en occupe et j’en suis fort heureuse.
Il me dit qu’il ne comprend rien aux femmes et qu’il a cessé d’essayer.
La note arrive : 40 euros, pas cher pour 4 repas.
Il me dit : « On partage ? »
Raoul, sors de ce corps autrefois aimé !