Tous le même...
« J’aime beaucoup ce que vous faites » n’est pas une pièce de théâtre dont on parlera dans dix ans avec des larmes dans les yeux et des sanglots dans la voix.
C’est distrayant, on glousse de temps en temps.
Moi, j’ai adoré. J’avais la main serrée dans celle de Mieuvautard, et ma tête sur son épaule.
Je ne suis pas amoureuse du Monsieur, mais je suis bien avec lui, confort.
C’était couru d’avance. Il ressemble beaucoup à Monex, et ce doit être mon destin, toujours le même genre d’homme… le mâle dominant du troupeau, grand et costaud avec des poils. Le sportif accompli (cette fois un skieur, variable exotique après la natation et le cyclisme), le protecteur prompt au coup de boule vengeur, le macho au cœur tendre. Signe astrologique, Bélier, sans doute un ascendant Taureau pour faire bonne mesure. Allons-y dans la bête à cornes testostéronée. Aime le rock et l’opéra, le jazz beaucoup moins. De gauche, obligatoirement, motard à blouson, c’est récurrent. Un petit parfum d'homme de la pampa dans le caractère, si vous voyez ce que je veux dire.
Chaque fois que je tente une échappée avec un profil différent, ça foire. L’amoureux de musique baroque ou de Francis Lopez, le poète délicat aux longues mains fuselées, l’intello au sens de l’humour ravageur, le business man classieux, pas pour moi. Je rêve Hugh Grant, et c'est Bruce Willis qui déboule !
Mais pourquoi, bon sang ? Est-ce que j’ai le profil de la meuf du chef de gang ? Qu’y a-t-il en moi qui attire toujours le même type de type ?
Allez, qu’importe, puisque tel est mon destin… let there be rock !