La route du sud
Bien des femmes rêvent qu’on demande leur main.
Si j’avais une requête similaire à formuler à un homme, je lui demanderais son épaule.
L’épaule est le meilleur morceau de l’homme.
Ferme et tendre, accueillant et chaleureux, ce morceau d’homme est un pur délice, de jour comme en nocturne.
Fort prisé, donc fort cher, il ne s’acquiert pas aisément. L’homme, conscient du prix de cette partie de son individu, n’en accorde pas l’usufruit à n’importe qui et gratos.
Il faut manœuvrer sec pour atteindre ce petit nirvana de quelques centimètres carrés et pouvoir enfin y reposer sa tête, bien à l’abri, le nez niché au creux du cou de l’homme pour respirer son parfum.
Comment y parvenir ?
Après des années de recherche intensive, j’en suis venue à la conclusion qu’une seule voie est infaillible, celle du sud. Aborder la géographie masculine par le bas, et remonter lentement.
Si la voyageuse intrépide est suffisamment douce et experte, elle gagnera sans faillir son but ultime, l’épaule de l’homme, et pourra s’y poser. Mais pour combien de temps ?