Raoul or not Raoul, that is the question...
Rendez-vous 18h - Tolbiac
Je le repère illico en terrasse. Tout à fait conforme à la photo. Grand ursidé buriné.
La moto est garée à proximité, un gros machin rutilant. Lexo pourrait faire la description technique, moi pas.
Il se lève à mon approche, sourit. Il a des yeux marron clair, presque jaunes ! Il est mi-beau mi-moche, je ne sais pas. Intéressant, en tous cas.
J’ai eu un peu peur en entendant sa voix au téléphone, il y avait du Gabin là dedans, et je craignais le Raoul très grave, genre qui vit en pave à Houilles.
Mais non, il parle parisien parce qu’il est parisien, ce qui est une raison suffisante et une excuse valable. Et franchement, c’est pas moi qui vais me plaindre qu’un mec est typique parisien… manquerait plus que ça !
Il fume et boit du Perrier. Je me conforme. Et on cause. De tout. De nos vies, nos boulots, nos malheurs, nos rencontres, nos enfants… deux heures.
Ce type est un dépliant publicitaire idéal des vraies valeurs viriles. Franc, droit, sans compromis (sans trop de nuances non plus), dit ce qu’il a sur le cœur même si c’est du lourd, ne se laisse pas marcher sur les nougats, etc.
Mais il est aussi fondant quand il évoque ses enfants et les années de bonheur qu’il a partagées avec sa femme avant que tout ne se barre en sucette. Et pas con du tout, sans aucun doute.
Pas la finesse étincelante de l’éleveur de papillons, mais bon… ça j’aurai vu once, and sûrement never again.
Son intelligence est évidente, solide, avec des bouts de tendresse à l’intérieur.
Il me ramène au métro, me serre fort et m’embrasse sur les deux joues, me dit qu’il aimerait bien me revoir, ce qui me fait rougir comme une conne.
Le Motard est un Marcel !
Qu’est-ce que je fais du Guitariste qui m’a donné rendez-vous demain à Bercy, au Club Med (déjà, Club Med, il est mal parti, le garçon).